Téléfilm édifiant, hier soir, sur France 2. Le jeune Damien, catholique, aime la jeune Yasmine, musulmane. La famille de Yasmine est sans défaut : père médecin tout dévoué à ses malades, mère cultivée et raffinée, l'ensemble baignant dans la tolérance et l'ouverture d'esprit. En face, hélas, Damien est affligé d'un père croyant, professeur de français, très engagé dans l'aumônerie locale, psychorigide sectaire et borné aux tendances néo-colonialistes sous-jacentes. Celui-ci refuse évidemment la liaison de son fils avec Yasmine et fera tout pour y mettre fin, malgré les conseils du père Louis Page, le curé progressiste héros de cette série, qui tente de lui expliquer que "l'Islam est une religion d'amour et de paix" (il suffit de jeter un oeil sur une carte des conflits géopolitiques et du terrorisme dans le monde pour s'en convaincre). Bien entendu, l'amour triomphera du méchant "réac", qui finira abandonné par sa femme et bien puni de son intransigeance...
Imaginez une seconde, une seule seconde, que le scénario ait été inversé, que l'on nous ait montré une famille musulmane intégriste et fanatique interdisant par la force à leur fille de fréquenter un jeune blanc catholique issu d'un milieu ouvert et tolérant. Bien sûr, les bonnes âmes auraient hurlé au "racisme" et à l'"islamophobie", mais, honnêtement, lequel des deux scénarii aurait-il été le plus proche de la réalité vécue quotidiennement "dans les quartiers", comme dirait Mme Amara ? Seulement, voilà, pour certains, l'ennemi, c'est le catho, quitte à le caricaturer pour mieux le discréditer.
Le même esprit (si l'on ose dire) se retrouve dans l'article consacré, dans Le Monde daté d'hier, à la béatification par le pape Benoît XVI, dimanche prochain, de 498 religieux martyrs de la guerre civile espagnole. Sous un titre déjà accusateur, "Espagne : le pape et son lugubre cortège", Henri Tincq se livre à un curieux exercice. D'un côté il reconnait l'ampleur des massacres subis par l'Eglise espagnole durant les années trente : 6000 prêtres et religieux, dont 13 évêques, massacrés en zone "républicaine", neuf diocèses ayant perdu de 50% à 88% de leur clergé ; il avoue même que les républicains sont responsables de 85.000 exécutions, contre 40.000 attribuées aux nationalistes, et que "la seule appartenance au clergé était justiciable d'une exécution sommaire". Pourtant, alors que le gouvernement socialiste prépare une loi réhabilitant les morts républicains et les victimes du franquisme, Henri Tincq condamne l'initiative du Vatican, qui "prend le risque de réveiller les démons de la guerre civile" et "ressemble à une provocation". En bref, la gauche marxiste a droit au "devoir de mémoire" et au respect, alors que le droite catholique n'a que celui de se taire et d'oublier ses morts.
Pourquoi une telle discrimination ? Parce que "jamais la hiérarchie catholique n'a fait le moindre acte de repentance" après avoir soutenu le régime du général Franco, ce qui rendrait ces béatifications "inopportunes" et "discriminatoires". Ce raisonnement appelle deux remarques :
- Une partie des martyrs béatifiés dimanche prochain a été massacrée entre février 1936, date de la victoire électorale du Front Populaire espagnol, et juillet de la même année, date du soulèvement militaire nationaliste, et certains autres dès octobre 1934, lors de l'insurrection révolutionnaire qui dévasta les Asturies ; ils ne peuvent être taxés de sympathie envers un franquisme qui n'existait pas encore ! Ils ont donc bien été exécutés pour des raisons religieuses, et non politiques.
- Comment en vouloir au clergé ibérique d'avoir, au moins au début, soutenu ceux qui se proclamaient "catholiques et nationalistes", comme le fit le général franquiste Moscado à Saint-Jacques-de-Compostelle, face à ceux qui les exterminaient et dévastaient les édifices religieux ? Ceci n'empêchera d'ailleurs pas l'Eglise espagnole, ultérieurement, de jouer un grand rôle dans le retour du pays à la démocratie.
Face au communisme hier, face à l'Islam aujourd'hui, les catholiques n'auraient donc plus qu'une issue : faire encore et toujours repentance d'être ce qu'ils sont. Rien que pour cela, l'initiative de Benoît XVI, poursuivant l'oeuvre entreprise par Jean-Paul II, mérite d'être saluée. "N'ayez pas peur!"
PS : Sur les catholiques dans la guerre d'Espagne, lire le superbe dossier publié par la revue La Nef dans son numéro d'octobre 2007 (01 30 54 40 14 ; www.lanef.net).
Aujourd'hui à 12:52 par Cousin Hubert
» Le fil de Mistinguette (3)
Hier à 22:28 par mistinguetteR
» Garçon? Une coupe de sentiment d'insécurité, avec une larme de crème de mûres à l'Armagnac, je vous prie.
Lun 18 Nov 2024, 11:09 par Cousin Hubert
» RETRAITE ou DEROUTE ?
Sam 16 Nov 2024, 12:37 par Cousin Hubert
» Immigration: une richesse pour la France?
Sam 16 Nov 2024, 11:20 par Cousin Hubert
» Les pépites sont terrorisées par les flics...
Ven 15 Nov 2024, 00:12 par Cousin Hubert
» Marseille
Jeu 14 Nov 2024, 22:59 par Cousin Hubert
» Féministes féminisme
Mer 13 Nov 2024, 12:57 par Florence67
» émeutes
Dim 10 Nov 2024, 19:03 par Cousin Hubert