Vendredi, 18h.Au supermarché, les caisses sont bondées. Vos courses étalées sur le tapis, les mains tremblantes, une sueur froide perlant sur votre front, vous faites une dernière tentative.
La caissière tambourine sur sa caisse de ses ongles manucurés. Derrière vous, la file d'impatients s'allonge. Quelqu'un pousse un soupir exaspéré.
Vous glissez votre carte bancaire dans l'appareil... tapez votre code...
Toujours rien.
Vous abandonnez vos achats, faites vos excuses à la caissière, adressez une grimace embarrassée à la personne derrière vous.
Une fois de retour dans votre voiture, agacé, vous sortez votre téléphone portable et appelez votre banque.
Il faut trois essais avant qu'une voix féminine finisse par répondre -- mais c'est un message pré-enregistré, et si embrouillé que vous n'y comprenez rien.
Vous raccrochez et démarrez...
Sur le chemin du retour, vous vous arrêtez dans une station-service. Le propriétaire sort du magasin et avant que vous puissiez dire quoi que ce soit, il vous pose une étrange question :
"Vous achetez ou vous vendez ?"
Perplexe, vous lui dites que vous voulez juste faire le plein -- mais lorsque vous sortez votre carte bancaire, il recule soudain.
"Non, non, on est fermé. Au revoir".
Vous restez là un instant, vous demandant si vous devriez insister... et puis finalement, vous rentrez chez vous.
Vous racontez à votre femme ce qui est arrivé. Tout comme vous, elle est d'avis que c'est étrange -- mais ce n'est sans doute qu'une panne informatique, un dysfonctionnement... Ce sera réglé dès demain.
Vous tombez d'accord, mais alors que vous vous endormez, plus tard dans la nuit, vous n'en êtes plus aussi certain...
Simone Wapler
Tout à coup, il est quatre heures du matin -- et vous êtes réveillé, l'estomac tordu d'angoisse.
Quelque chose ne va pas. S'il s'agissait d'un simple souci informatique, votre banque vous aurait contacté. Au lieu de ça, ce message étrange...
Et puis cet incident bizarre à la station-service ?
La première chose que vous faites le lendemain matin, c'est passer à votre agence bancaire.
Elle est déserte ; sur une des portes, une pancarte indique une fermeture exceptionnelle. Aucune explication, juste un numéro de téléphone à appeler et ce qui ressemble à un logo gouvernemental... mais qui ne vous dit rien du tout.
Vous tentez quand même votre chance et composez le numéro. Encore ce message obscur... Vous raccrochez.
De l'autre côté du bâtiment se trouvent deux distributeurs de billets défoncés, leur écran brisé.
Alors que vous revenez à votre voiture, vous remarquez un homme agenouillé à côté d'une camionnette garée non loin. Il tient un tuyau reliant le réservoir du véhicule à un jerrycan.
Il lève soudain les yeux et croise votre regard. Vous comprenez à son expression que vous feriez mieux de ne pas vous attarder. Il vous observe tandis que vous montez dans votre voiture et vous éloignez.
Tout est fermé... C'est la même pancarte partout... et les mêmes écrans éteints à tous les distributeurs.
Vous commencez à rencontrer d'autres gens tentant de déposer des chèques... de retirer du liquide... ou de comprendre pourquoi, soudain, leurs cartes bancaires ne fonctionnent plus.
Votre banque n'est pas la seule concernée. La ville entière est quasiment à l'arrêt.
Lorsque vous décidez d'arrêter vos recherches, des embouteillages encombrent la rue. Vous prenez un itinéraire alternatif qui vous mène devant la station-service de la veille : elle est désormais fermée, une grosse chaîne barrant l'entrée.
A l'intérieur, une camionnette se trouve à côté de l'une des pompes. Quatre hommes l'entourent... et l'un d'entre eux tient un pied-de-biche.
Votre femme est soulagée de vous voir rentrer. Apparemment, des gens ont défilé devant votre porte toute la journée, lui demandant si elle a du cash... tentant de lui vendre des choses.
Et il ne s'agissait pas d'habitants du quartier.
Vous allumez la télévision, mais tout ce que vous voyez, ce sont les mêmes images de banques fermées... de vitrines brisées dans les magasins... et d'interminables débats sur "la crise".
Soudain, votre écran s'obscurcit. Au centre se lisent quelques lignes : "interruption du service : merci de mettre vos informations de paiement à jour".
Vous éteignez la télévision et regardez par la fenêtre.
Votre femme se demande, à voix haute, s'il ne faudrait pas inviter les voisins. Vous êtes du même avis ; l'époque semble inviter à se serrer les coudes.
Le soleil commence à se coucher. A l'horizon, un hélicoptère noir fait du surplace.
Il n'y a plus à le nier. On y est. C'est le début d'un phénomène que vous sentiez venir depuis longtemps.
Sauf que vous n'avez jamais vraiment su quand... ou quelle forme il prendrait.
Peut-être avez-vous-même peu à peu cessé de croire qu'il se produirait un jour.
Mais à présent, c'est certain : la guerre est déclarée
Et tandis que vous regardez la nuit qui se lève, vous vous demandez combien de temps les provisions dans le placard tiendront... et ce que vous pourriez devoir faire si la situation n'est pas rapidement résolue.
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D'où la pétition.
D'où l'urgence aussi d'agir le plus vite possible pour vous protéger.
Raisonnablement, dans un tel scénario, une pétition ne permettra pas de protéger son épargne... aussi surement qu'une marche blanche ou un lâcher de ballons n’ont jamais arrêté de futurs criminels.
La solution US, c'est gold, guns and food, qu'il faut compléter avec de la compétence en jardinage et des liens amicaux avec ses voisins.
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