silence a écrit:Les causes de cette énorme différence est pour moi un peu mystérieuse.
Importerions nous trop de couscous en relation à nos ventes de camemberts?
Les allemands exporteraient-ils plus de choucroute et de saucisses que nous de pinard?
Pas tout à fait. Et ce n'est mystérieux que parce que l'on se garde bien de nous donner les éléments de réflexion.
N'empêche que votre question est extrêmement importante, c'est bien pour cela qu'ils n'en parlent surtout pas.
Le gros problème c'est que les données chiffrées existent mais sont difficiles à trouver. Sauf à compiler les bases de données d'Eurostat... mais c'est un boulot de fou.
Basiquement un pays qui à un déficit chronique de sa balance extérieure des paiements est un pays qui vit au dessus de sa capacité à produire donc au dessus de ses moyens.
L'AllemagneL' Allemagne est un formidable instrument à fabriquer des machines outils de haute valeur ajoutée et d'une qualité inégalée et reconnue mondialement. Elle vends, dans la zone UE bien sûr, (d'où une partie des déficits de la France), mais surtout et de plus en plus dans les pays émergents qui ont un besoin énorme de ces machines pour le développement de leur propre industrie... dont les produits finis inonderont ensuite nos marchés.
La France (cocorico) La crise n'a fait qu'accentuer le déclin de la France.
Elle est particulièrement touchée, car entrée dans cette crise sans avoir réussi à surmonter la fin des 30 glorieuses comme le montre la permanence des déficits publics depuis les années 80 comme je l'ai souligné récemment dans une autre contribution.
A cela s'ajoute un chômage structurel, où l'assistanat social sert à faire tourner la machine consommation.
En effet,la petite croissance molle observée avec ravissement par Lagarde et Barouin n'est obtenue que par une relance de la consommation financée par la dette publique.
La consommation représente 60% du PIB de la France. (J'ai malheureusement égaré la source)
Sans être féru d'économie, n'importe qui de censé peut prédire la fin inéluctable de ce système.
Le secteur privé ne représente plus que 43,4 % de la dépense nationale. Sa production reste inférieure de 8 % à son niveau d'avant crise.
La France (cocorico) à euthanasié ses entreprises : Selon Nicolas Baverez - Le Point "elle ne compte plus que 185 entreprises de plus de 5000 personnes et 4195 employant entre 250 et 5000 salariés.
L'industrie est en voie de disparition avec la diminution de 20 % du nombre d'entreprises et la suppression de 500000 emplois depuis 2000. Elle ne représente plus que 14 % de la valeur ajoutée, contre 21 % en Italie et 31 % en Allemagne.
Or l'industrie génère 80 % des exportations et 88 % de la recherche. Son effondrement va donc de pair avec la chute de la compétitivité et de la recherche.
La France n'effectue plus que 3,5 % des échanges mondiaux et 12,5 % des exportations de la zone euro, contre 18 % en 1990 et 16 % en 2000. Le déficit commercial dépasse 50 milliards d'euros, dont 16milliards avec l'Allemagne, mais aussi 6 milliards avec la Belgique et 4 avec l'Irlande, l'Italie et les Pays-Bas. La recherche française, reléguée loin derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni, continue de décrocher."
L'économie française au niveau Mondial n'est plus représentée que par le CAC40. Or les profits de ces sociétés sont générés à plus de 80 % à l'étranger où les impôts équivalents y sont bien entendu payés localement.
Par ailleurs, faute d'une forte spécialisation dans le très haut de gamme, à l'exception du luxe (Hermès..),
N. Baverez note également que "les positions françaises dans l'automobile et l'aéronautique, l'énergie et la construction, l'électronique et les biens d'équipement, les télécommunications et les services informatiques, l'agriculture et l'alimentaire sont attaquées frontalement par les champions des pays émergents."
Ou en est-on ?Le tissu économique est désintégré, de même que le tissu social - objet de nombreux posts sur ce forum.
le secteur marchand réduit et exsangue ne pourra créer la valeur ajoutée nécessaire au remboursement des dettes publiques et privées.
En effet, ici encore, quiconque observe rationnellement le rétrécissement de la base productive (voir plus haut la perte des industries) d'une part et l'explosion de la dette publique d'autre part ne peut qu'être convaincu que nous vivons un système voué à l'échec.... et qui va provoquer de très graves problèmes sociaux.
Et pour s'en sortir ?Il y a bien sûr des solutions. On peut en parler dans une autre contribution.
Mais pour l'instant, une mise sous tutelle de la France par l' Allemagne, directement ou via Bruxelles parait être la voie retenue temporairement.
Pour le moment, les marchés évaluent le couple Franco-Allemand pour les taux d'intérêts. Mais si les Allemands voient que le poids mort France risque de les faire couler, ils vont très vite couper la corde.
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