SUICIDES A FRANCE TELECOM

On nous dit que 23 suicides en 18 mois ont frappé les 105 000 salariés de France Télécom. Si je compte bien, cela fait 15,3 par an. La moyenne pour toute la France, toutes populations confondues est de 20 par an pour 100 000 habitants. France Télécom est donc en dessous de la moyenne nationale. Pourquoi tout ce battage journalistique ?

Voudrait-on nous faire croire que FT c'est le bagne ? Que les dirigeants de FT sont des gardes-chiourme, fouet à la main et menace à la bouche ?

Certes les temps sont durs. Les délais se raccourcissent, les rendements augmentent, la pression hiérarchique se fait plus obsédante.
Mais d'un autre côté, pour ceux qui ont connu le travail dans les années 50/60, la durée des congés est passée de 2 à 5 semaines + les ponts + les RTT, les salariés sont bardés de garanties collectives avantageuses, de syndicats attentifs et actifs, de prud'hommes à leur botte, d'associations de défense, et les conditions matérielles (locaux, machines à café, ordinateurs (qui servent souvent à des tâches personnelles), salles de détente, se sont améliorées considérablement.

Bref, France Télécom, ce n'est pas Cayenne.
La pression hiérarchique serait insupportable, dit-on. J'ai connu cela dans le passé : jeune cadre marié, deux enfants et femme enceinte d'un troisième, mon patron de l'époque (groupe de supermarchés style Prisu) n'hésita pas à me faire déménager trois fois en quatre ans. Ce fut très dur à supporter mais personne n'en est mort.

Il semblerait que les salariés d'aujourd'hui soient plus fragiles que leurs aînés. On ne supporte plus la moindre réprimande et "on" se met en arrêt de travail de complaisance parce que le (ou la) chef vous a fait une remarque. Un changement de service est toujours considéré comme blessant. Le salarié d'aujourd'hui est atteint du syndrome de Mamanbobo.

Il faut savoir qu'un suicide est très rarement le fait d'une seule cause. Sauf cas exceptionnel, outre le climat de travail, il y a souvent des problèmes conjugaux, familiaux, financiers, des situations inextricables dues au comportement individuel (maîtresses, chantage, disputes), et les inévitables problèmes de santé.
C'est comme la grippe A qui frappe des personnes déjà très affaiblies par d'autres maladies : la mort n'est pas due qu'à la seule grippe A.

Cette campagne anti-France Télécom ne me dit rien qui vaille.
Que cache-t-elle ?

Mitsahne a écrit:On nous dit que 23 suicides en 18 mois ont frappé les 105 000 salariés de France Télécom. Si je compte bien, cela fait 15,3 par an. La moyenne pour toute la France, toutes populations confondues est de 20 par an pour 100 000 habitants. France Télécom est donc en dessous de la moyenne nationale. Pourquoi tout ce battage journalistique ?

De toutes façons, puisqu'il s'agit d'une seule entreprise, c'est quand même un peu bizarre.

C'est le fait que du jour au lendemain on peut vous demander de changer totalement de métier et de lieu d'exercice qui rend les employés de France Télécom si fragiles et le fait qu'on parle trop de ces suicides.

silence a écrit:

Mitsahne a écrit:On nous dit que 23 suicides en 18 mois ont frappé les 105 000 salariés de France Télécom. Si je compte bien, cela fait 15,3 par an. La moyenne pour toute la France, toutes populations confondues est de 20 par an pour 100 000 habitants. France Télécom est donc en dessous de la moyenne nationale. Pourquoi tout ce battage journalistique ?

De toutes façons, puisqu'il s'agit d'une seule entreprise, c'est quand même un peu bizarre.

Je suis d'accord.

aragorn a écrit:Oui, parce que si les conditions de travail étaient vraiment "inhumaines", cela arriverait dans d'autres entreprises. Les "besancenoïstes" et autres gaucho-bobos ont en fait leur choux gras. Je ne vous raconte pas ce que j'ai entendu ce week-end...

ben si! racontez!

Toutes les couches socio-professionnelles sont touchées par ce phénonème, et il semble que chaque générération fournit un quota prédéterminé de "candidats" au suicide, comme l'écrit le sociologue Emile Durkheim.
Pour ceux qui ne possèderaient pas son livre sur ce sujet, je les invite à consulter le lien suivant:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Suicide

Sur le plan strictement statistique, France Télécom est au-dessous de la moyenne nationale.
A titre de comparaison comptable, la gendarmerie dénombre entre 30 et 40 suicides par an pour une population de 100 000 individus.

Ceci dit, reste à analyser les causes du passage à l'acte. Les raisons strictement professionnelles sont extrêment rares, même si elles existent; il s'agit le plus souvent d'une accumulation de causes (familiales, de santé, financières, psychiques, liées au stress professionnel et à la peur du lendemain, etc etc).

Dans le cas de France Télécom, les syndicats se ruent sur l'occasion de faire parler d'eux et de faire monter la mayonnaise.

En France, combien de suicides dont on ne parle même pas, tout bonnement parce que les victimes ne présentent aucun intérêt médiatique ou/et politiques?

Nous ne sommes pas tous égaux devant la mort...

Quand le suicide est exploité à des fins syndicalo-politiques!
Aujourd'hui, un employé de France Télécom a fait une tentative de suicide et il semblerait que le ministre du Travail s'émeuve de la situation dans cette entreprise.
Je vois bien le phénomène de la tentative se généraliser dans les jours ou semaines à venir. C'est un moyen original d'excercer des pressions syndicales.
Mais peut-être suis-je mauvaise langue...

Les employés de la Poste et de France Télécom ont jusqu'à ces dernières années été de véritables privilégiés et ils en ont largement, trop largement, abusé. Il y a maintenant le retour de bâton.

Comme dans de nombreuses administrations, ce sont les fonctionnaires eux-mêmes qui ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis, comme par exemple ceux de la DDE (les ex-cantonniers). A force de se mettre à cinq ou six (2 qui travaillent et 4 qui regardent ou sont planqués dans le camion), eh bien la plupart des travaux est soustraitée et les effectifs de la DDE fondent comme neige au soleil. A qui la faute?

Bien que de nombreux suicides illustrent l'actualité carcérale, aucuns syndicats du crime, s'émeuvent..
Cherchez l'erreur!

De toutes façons le suicide à cette échelle ne fait que démontrer l'état de décrépitude de notre société.

Le gros problème qui est partagé avec l'ensemble des entreprises nationales fonctionnarisées, c'est la "sécurité de l'emploi" que tout jeune salarié entrant dans ces entreprises avait pour objectif ! La Poste est l'une d'elles. Je pourrai y ajouter la SNCF et l'EDF...
Entrer dans une de ces "entreprises" même au plus modeste échelon, assurait une garantie de l'emploi qui n'existe nulle part ailleurs. On y était là pour toute sa vie, et pénard, même en y faisant le minimum. A partir du moment où elles se sont mises à se transformer en entreprises libérales sur le modèle des sociétés anonymes privées, voilà la cata ! Plus de "sécurité" de l'emploi, le GRAND RISQUE d'être viré ! Et les esprits faibles n'ont qu'un recours: le suicide !