par Caton l'Ancien Ven 14 Aoû 2020, 09:16
« De l’incivilité au terrorisme » -Comprendre la violence sans l'excuser
Livre de Docteur Maurice Berger
Nadia Eck
FB ·
David Duquesne :
"Aujourd’hui encore je vais vous livrer un post pour nourrir votre réflexion, il s’agit d’un ensemble d’études faites pour comprendre l’incidence de la culture sur la délinquance et le djihâd.
Bonne lecture.
« De l’incivilité au terrorisme » - Maurice Berger
Notes de lecture :
Violence et immigration :
Chiffres :
- En 2012, 60% des enfants admis dans l’unité d’hospitalisation à temps complet de Maurice Berger pour comportement extrêmement violents sont d’origine maghrébine. Presque tous avaient été soumis à des scènes de violence conjugale dès leur petite enfance.
- Directeur franco-maghrébin du CER (admissions sur décision judiciaire) avec lequel Maurice Berger travaille comme psychiatre : 88% des adolescents admis sont maghrébins.
- Etude de Patrick Huerre, pédopsychiatre (2001) sur 52 sujets reçus en expertise pour viol ou agression sexuelle en réunion : 52% maghrébins (75% des 52% sont nés en France), 20% d’Afrique noire, le reste de souche. 51% sont mineurs.
Aspects culturels :
- On constate l’existence de grandes différences dans la manière dont chaque culture aide à un sujet à contenir sa violence dans sa famille et en dehors d’elle. L’installation en France d’immigrés italiens dans les années 1930 fuyant la pauvreté de leur région ne s’est pas accompagnée de comportements violents dus au « traumatisme de l’immigration ».
- Abdessalem Yahyaoui, « Exil et déracinement » (2010) : certains principes organisateurs de la famille maghrébine :
o l’honneur et le secret (liés : on jette un voile sur les dysfonctionnements familiaux et tendance à attribuer les conséquences au monde extérieur) ;
o le grouple (groupe+couple : mariages arrangés et difficultés relationnelles qui s’ensuivent) ;
o inégalité homme-femme.
- L’honneur et le secret : distinction de Dodds, ethnologue (1959) entre sociétés de la honte et civilisations de la culpabilité. Dans les cultures de la honte (F. Giraud, 2000), l’honneur est une valeur dominante. Essuyer le refus d’une femme, c’est la honte. Le mariage arrangé – s’approprier une femme qui n’a pas son avis à donner - est donc la solution la moins angoissante.
De l’importance de la honte découle le secret : nécessité absolue de voiler tous les domaines de l’intimité, dissensions internes, échecs éducatifs, ce qui peut rendre impossible tout travail éducatif ou thérapeutique avec la famille. L’enfant ne peut pas être coupable de quoi que ce soit, s’il frappe c’est qu’on l’a provoqué. Cause de retard importante pour débuter une prise en charge. N’intervient qu’à l’exclusion scolaire de l’enfant, et parfois même jamais.
Enfin, de l’honneur dépend l’importance d’être le plus fort pour éviter l’humiliation – du sujet et de sa famille - et donc la confrontation. Toutes les sociétés centrées sur l’honneur ont un niveau de violence intra et extra familial important, là où nos sociétés occidentales règlent leurs litiges par tiers interposés (juge, médiateur).
- Groupe: contrairement aux sociétés occidentales où le but de l’éducation est l’émancipation de l’individu, poids énorme du groupe, de la tribu dans les sociétés maghrébines, interdépendance entre les membres et rejet hors du groupe de tout ce qui pourrait menacer sa cohésion interne. On ne se marie pas avec quelqu’un qu’on aime mais avec une personne reconnue intéressante par l’ensemble du groupe. Fonctionnement clanique : côté individu, un membre du clan qui s’en différencie un peu risque de perdre son sentiment d’affiliation ; côté groupe, un clan ne supporte pas qu’un des siens s’éloigne psychiquement ou physiquement, il se sent amputé (rom qui ne supportent pas qu’un de leurs en prison ne puisse pas assister à un enterrement). Quand un sujet se sent en difficulté relationnelle, il se sent agressé par le groupe et il rameute le groupe. Le sujet imagine chez les autres la violence de son propre milieu groupal, mettant ainsi hors de lui la violence qui règne dans son groupe familial. Au lieu de critiquer sa famille, il attaque un groupe extérieur.
- Exemple cité d’une jeune femme s’est coupée de son groupe familial et culturel pour pouvoir mener une existence de sujet autonome. Prix à payer très lourd.
- Inégalité homme-femme :
o Constat de Jorge Barudy, un des fondateurs de la protection de l’enfance en Catalogne : toute culture incluant une inégalité homme-femme a des conséquences au niveau de la structuration psychique de l’enfant. Inégalités : violences conjugales, mariage forcé, excision, polygamie, humiliations verbales, le fait qu’un homme considère comme normal de commander une femme. Hugues Lagrange : « ce serait pratiquer l’esquive intellectuelle que de ne pas poser la question du sens moral d’une culture qui traite les femmes en être subordonnées (…). Précisément parce que nous revendiquons une commune humanité, on doit pouvoir dire que nous ne partageons pas certaines manières d’agir. » Les événements de Cologne ont médiatisé cet aspect de la violence lié à l’inégalité homme-femme.
o R. Cham Cham, professeur de psychologie au Maroc : mariage arrangé, pression du groupe pour faire des enfants rapidement donc faits avant que la femme ait pu élaborer un désir de maternité, jouir de sa féminité, construire une vie de couple. Du coup, ambivalence vis-à-vis de l’enfant, oscillant entre fusion totale et rejet. Fusion totale jusqu’à 24 mois, sans objet tiers substitutifs, beaucoup de contact physique, pas de jeu. L’enfant mord sa mère qui ne lui dit pas non, ne propose pas d’expérience progressive de la frustration, puis le rejette brusquement quand elle est excédée, rejet parfois accompagné de moqueries de la part des parents. Ces enfants ne se sentent pas séduisants aux yeux de leur mère compte tenu de l’ambivalence de cette dernière vis-à-vis de cet enfant non désiré, eu avec un homme qu’elle n’aime pas et qui va devenir comme son mari. La confrontation au racisme a d’autant plus d’impact sur un sujet qu’elle le renvoie à un regard qui déjà ne l’admirait pas quand il était enfant et à une incertitude sur sa propre valeur.
- Sociétés d’origine sont souvent violentes.
- Le quartier sensible, un oripeau d’identité pour les adolescents issus de milieu violent. Famille insécurisante, recréation d’une famille sur le modèle du groupe dans le quartier sur des critères d’identification superficiels : couleur de peau, statut d’immigré, rituel de l’affrontement physique, identité de genre et traitement des filles comme des êtres inférieurs, partage des théories du complot.
La violence de certains djihadistes : ont tous été placés en institution pendant leur adolescence voire plus tôt parce qu’ils vivaient dans un environnement familial fortement négligent et maltraitant : Merah (placé seulement à 14 ans, grandes violences familiales avant), Nemmouche, les Kouachi, Hayet Boumedienne (la copine de Coulibaly), Hasna Aïd Boulahcen qui a caché Abaaoud. Pris dans un maelström enfant, ils cherchent plus tard un modèle extérieur qui leur servira de colonne vertébrale. L’Etat islamique (NDLR : pour certains, la contre-société musulmane salafiste ou seulement communautariste pour d’autres. D’où l’influence de l’islam politique)."
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