philiberte a écrit:"Beaucoup de nos dirigeants se considèrent comme au-dessus des lois et protégés par une impunité pénale à presque toute épreuve"
Depuis que je suis élue à mon petit niveau, je me sens au contraire des devoirs, notamment celui de donner l'exemple.
Ah, chère Philiberte, quelle joie de vous voir si résolue dans le chemin du devoir d'exemplarité. Vous allez découvrir les charmes des séances de conseil municipal nocturnes en même temps que la face cachée de la politique - certes à l'échelon local, dit microcosmique - n'est pas toujours aussi reluisante qu'il n'y parait.
Vous allez découvrir que les hargnes de l'opposition peuvent dépasser en bêtise les convenances de la majorité. Si par hasard un semblant d'orateur se distingue parmi les discoureurs opposants, vous allez éprouver les joies des déclarations solennelles, devancées de prolégomènes pompeux, de développements remontant au déluge ponctués de remarques acides elles-mêmes parcourues de parenthèses ironiques; vous n'échapperez pas aux chiffres déguisés en statistiques pour cacher la mauvaise foi; vous assisterez à des conclusions longuettes qui ne seront jamais que la reprise de l'argumentaire principal mais dans l'autre sens, avec, si l'orateur a pris soin de préparer son intervention, des citations républicaines, laïques et obligatoires (de Marat à Blum, y a du choix) que l'on croira spontanées si l'orateur-opposant sait y mettre le léger tremblement de voix et le mouvement de menton qui sont à la péroraison ce que le tsoin-tsoin est au refrain populaire.
Préparez-vous à des échanges peu amènes, à des attaques personnelles frappées de goujaterie, à des interruptions mal-polies, ou à un ronflement sonore pendant que vous parlez.
Un conseil municipal n'est jamais que le reflet-échantillon d'une population géographique, avec son histoire et ses "histoires", ces dernières pas forcément dignes d'intérêt.
Quoi qu'il en soit, vous allez apprendre beaucoup sur l'administration municipale mais plus encore sur le comportement de vos congénères.
PS - Si vous apercevez dans le fond de la salle un journaliste de la presse locale, ne lui parlez pas, ne lui offrez pas un pot, ne vous laissez pas draguer même s'il ressemble à George Clooney, c'est un ramasseur de bruits et pisseur de copie. Souvent incontinent.
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