«... une force et non une faiblesse? »
Sait-on que sur les 500 000 élus locaux, 450 000 sont dans l'exercice de leur mandat, des bénévoles?
Portemont, le 6 mars 2010
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L'ancien premier adjoint au maire de Cahors, Roland Hureaux a pris la présidence de l'association « Touche pas à ma commune » qui vient de lancer une pétition nationale « tendant à retirer du projet de loi, les nombreuses dispositions » de la loi sur la réforme des collectivités territoriales « dont le but inavoué est de faire disparaître la commune ». Roland Hureaux a répondu à nos questions.
« Pourquoi avoir pris la tête de ce collectif ? »
R.H :
« Parce que les petites communes sont en danger. Il y a une volonté
technocratique, relayée par des gouvernements de gauche et de droite,
de transformer les 36 000 communes en lieu-dit !
Les communes sont considérées comme un signe d'archaïsme, un handicap pour la France.
Alors que ce sont des richesses.
« Vous êtes remonté contre l'actuel projet de loi sur la réforme des collectivités territoriales… »
R.H. :
« Le rapport de la commission Balladur prévoyait « l'évaporation »
des communes dans des structures intercommunales. C'est une procédure d'étouffement qui est mis en place même si le gouvernement n'a pas osé aller jusque-là.
Le projet en cours veut court-circuiter les conseils municipaux dans l'élection des délégués communautaires. Il tend aussi à diminuer le poids des petites communes dans les conseils communautaires. On veut aussi rationaliser l'intercommunalité en ne laissant que trois ou quatre grands ensembles par département.
Enfin, le transfert du pouvoir de police du maire vers le président des communautés est dans l'air. »
« En quoi tout cela est gênant dans le fonctionnement des collectivités ? »
R.H.:
« On tue la proximité !
La commune est une structure de 3 000 ans, certaines datant des Gaulois !
La commune, c'est l'identité de la France, la continuité de l'histoire de la France. On veut nous faire une société atomisée avec un raisonnement pervers que nous récusons. On veut résoudre un problème qui ne se pose pas. C'est de la fausse modernité. »
R.H. « Où en êtes-vous de la pétition ? »
« Nous avons déjà reçu des milliers de réponses, de maires qui
protestent contre cette réforme. L'association des maires ruraux nous
soutient. Nous sommes déterminés. »
Roland Hureaux
Propos recueillis par Laurent Benayoun
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Castelmoron d'Albret, la plus petite commune d'Europe en superficie... |
Sait-on que sur les 500 000 élus locaux, 450 000 sont dans l'exercice de leur mandat, des bénévoles?
Portemont, le 6 mars 2010
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C’est avec la loi Joxe de 1992 que tout a commencé [2], puis il y eut la loi Pasqua (1995), la loi Chevènement (1979) : chaque fois, l’étau se resserre. La seule pause de ce rouleau compresseur mu par une technocratie impitoyable fut la loi Raffarin de 2005. Sans doute parce que l’ancien Premier ministre connaissait mieux la France profonde, pour la première fois, une loi de décentralisation ne portait pas atteinte aux prérogatives des petites communes. Las, avec le projet actuellement en discussion au Parlement, le mouvement a repris. Moins médiatisé que la question du département, parce qu’il touche moins aux intérêts des grands élus, députés, sénateurs, présidents de conseil régional et régional, ce volet de la loi est pourtant le plus lourd de conséquences en termes de civilisation. Les communes avaient été dès 1992 encouragées à s’intégrer dans des communautés de communes (en zone urbaine, communautés d’agglomération) destinées à se substituer aux anciens syndicats. Théoriquement libres d’adhérer, les petites communes furent soumises à une forte pression des préfets ; il fut même établi en 1975 que les dotations de l’État seraient proportionnelles au degré d’ « intégration financière » des communautés désormais tenu pour une fin en soi. Non seulement ce dispositif n’entraîna nulle part de vraie réflexion sur l’aménagement du territoire [2], mais il fut le point de départ, promesses de financement aidant, d’une multiplication de projets dispendieux. Les nouvelles entités furent aussi le prétexte de recrutements massifs : environ 250 000 nouveaux postes de fonctionnaires, alors même que les effectifs des communes continuaient d’augmenter. Dispendieuse « rationalisation » La raison de cette aberration ? Notre classe dirigeante s’est persuadée au fil des ans que 36 682 communes étaient un archaïsme, un handicap pour la France. Ignorants du terrain, oubliant que sur les 500 000 élus locaux, 450 000 étaient des bénévoles, ou que la plupart des petites communes étaient gérées par leurs conseils municipaux avec la même parcimonie que des propriétés privées, certains y ont même vu une source de gaspillage. Jamais au demeurant un créateur de richesse quel qu’il soit (chef d’entreprise, agriculteur, artisan) ne s’était plaint du morcellement communal, au contraire. C’est à tort que l’on a dit que le projet de loi actuellement soumis au Parlement « sanctuarisait » la commune. Sans aller jusqu’à reprendre les propositions de la commission Balladur qui prévoyait son « évaporation », il met néanmoins en place toutes les armes pour lui donner le coup de grâce. L’élection au suffrage direct des délégués communautaires, conjuguée à l’intégration financière, vide de toute raison d’être les instances communales. Le poids des petites communes dans les conseils communautaires est réduit, la création de « communes nouvelles » fusionnées est encouragée, la « rationalisation de l’intercommunalité » ne doit subsister, selon certains préfets, que trois ou quatre grands ensembles par département ; enfin le pouvoir de police du maire pourra être transféré aux exécutifs intercommunaux. Même si la commission compétente du Sénat a atténué certains aspects du projet, son sens général demeure. Dans une société qui perd ses repères, est-il donc si urgent de détruire un des plus anciens qui soient, de transformer nos communes en lieux-dits, de remplacer, car c’est bien à cela qu’on aboutira, un demi-million de bénévoles par des fonctionnaires ? Toute la mécanique que nous venons de décrire repose sur l’illusion de la fausse modernité propre aux modes de pensée idéologiques : quand comprendra-t-on qu’en préservant, en pleine révolution industrielle, le décorum de la monarchie britannique, Disraeli fut plus moderne que Ceausescu rasant les villages pour les remplacer par des blocs HLM ? Quand notre élite reconnaîtra-t-elle que 36 000 communes, coopérant dans la liberté et sans perspective de fusion, sont pour la France une force et non une faiblesse ? Roland Hureaux http://www.libertepolitique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=5819 |
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Population moyenne des communes dans les pays de l'Union européenne à 27 en 2006 |
L'ancien premier adjoint au maire de Cahors, Roland Hureaux a pris la présidence de l'association « Touche pas à ma commune » qui vient de lancer une pétition nationale « tendant à retirer du projet de loi, les nombreuses dispositions » de la loi sur la réforme des collectivités territoriales « dont le but inavoué est de faire disparaître la commune ». Roland Hureaux a répondu à nos questions.
« Pourquoi avoir pris la tête de ce collectif ? »
R.H :
« Parce que les petites communes sont en danger. Il y a une volonté
technocratique, relayée par des gouvernements de gauche et de droite,
de transformer les 36 000 communes en lieu-dit !
Les communes sont considérées comme un signe d'archaïsme, un handicap pour la France.
Alors que ce sont des richesses.
« Vous êtes remonté contre l'actuel projet de loi sur la réforme des collectivités territoriales… »
R.H. :
« Le rapport de la commission Balladur prévoyait « l'évaporation »
des communes dans des structures intercommunales. C'est une procédure d'étouffement qui est mis en place même si le gouvernement n'a pas osé aller jusque-là.
Le projet en cours veut court-circuiter les conseils municipaux dans l'élection des délégués communautaires. Il tend aussi à diminuer le poids des petites communes dans les conseils communautaires. On veut aussi rationaliser l'intercommunalité en ne laissant que trois ou quatre grands ensembles par département.
Enfin, le transfert du pouvoir de police du maire vers le président des communautés est dans l'air. »
« En quoi tout cela est gênant dans le fonctionnement des collectivités ? »
R.H.:
« On tue la proximité !
La commune est une structure de 3 000 ans, certaines datant des Gaulois !
La commune, c'est l'identité de la France, la continuité de l'histoire de la France. On veut nous faire une société atomisée avec un raisonnement pervers que nous récusons. On veut résoudre un problème qui ne se pose pas. C'est de la fausse modernité. »
R.H. « Où en êtes-vous de la pétition ? »
« Nous avons déjà reçu des milliers de réponses, de maires qui
protestent contre cette réforme. L'association des maires ruraux nous
soutient. Nous sommes déterminés. »
Roland Hureaux
Propos recueillis par Laurent Benayoun
http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/16/778141-Cahors-Roland-Hureaux-Ils-veulent-tuer-les-petites-communes.html
Que l'on s'occupe des Maires à multi mandats, multi portefeuilles, multi pouvoirs et qu'on laisse les petites et moyennes communes tranquilles !
Que l'on s'occupe des Maires à multi mandats, multi portefeuilles, multi pouvoirs et qu'on laisse les petites et moyennes communes tranquilles !
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