par Alex Terieur Sam 04 Déc 2010, 01:40
Le réseau de voleuses "Hamidovic" jugé sans équivalent en France
Reuters, vendredi 3 décembre 2010 18h45
Le réseau de Bosniaques démantelé cette semaine par la police française qui exploitait une centaine de jeunes filles pour voler est sans équivalent par son importance et son organisation.
Les jeunes adolescentes, recrutées ou vendues après une formation au vol, avaient des objectifs chiffrés d'au moins 300 euros dérobés par jour, avec châtiment à la clé en cas d'échec.
"Nous avons le sentiment d'avoir une structure complètement moyenâgeuse", a dit aux journalistes le patron de la police judiciaire, Christian Flaesch.
Neuf personnes arrêtées à Montpellier, deux à Perpignan, deux à Aix-en-Provence et cinq en Italie, dont le chef présumé du groupe, un Bosniaque de 58 ans, seront poursuivies.
Ce "patriarche", qui devrait être remis à la France dans les prochaines semaines dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, aurait dirigé le gang avec ses deux fils de 27 et 33 ans.
Les personnes arrêtées en France devaient être mises en examen d'ici le week-end pour "association de malfaiteurs, vols en bande organisée et recel, traite d'être humains en bande organisée sur mineures avec actes de tortures et de barbarie, viols sur mineures", a dit le procureur.
Selon les dépositions, les jeunes filles, âgées de 12 à 16 ans, devaient dépouiller les passagers du métro parisien, avec une prédilection pour les touristes asiatiques souvent porteurs d'espèces. Chacune d'entre elles pouvait ramener plusieurs milliers d'euros par jour.
Le procureur estime à quatre millions d'euros par an le chiffre d'affaires de ce réseau qui opérait depuis au moins deux ans en France, mais avait des ramifications partout en Europe.
"Si on ne remplissait pas le contrat d'objectif (de 300 euros NDLR), on était frappé à main, à l'arme blanche, brûlée (...), voire violée", a expliqué le procureur Marin.
En cas d'arrestation, les jeunes filles fournissaient toujours le même nom de famille, Hamidovic, qui représentait statistiquement jusqu'ici la moitié des interpellations pour vol dans les transports parisiens.
Elles déclaraient l'âge de 12 ans, qui les soustrait à presque toute poursuite pénale.
Sans possibilité d'identification, la justice n'a donc pu que les placer dans des foyers qu'elles ont immédiatement abandonnés pour repartir, pense-t-on, dans le giron du gang, a expliqué le procureur.
Jean-Claude Marin a dit ignorer si le gang était ou non composé de Roms.
"Nous n'avons pas à dire que ce sont des Roms ou pas, ce n'est pas notre problème", a-t-il dit.
L'histoire ne dit pas ce que font maintenant ces "oiselles" réfugiées dans le giron du gang. Elle n'explique pas non plus comment des jeunes filles de 16 ans pouvaient sans problème déclarer un âge de 12 ans ?
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